" Première Fois " de Lorelei Xena Warrior Princess

 

AVERTISSEMENT : Cette histoire comporte des scènes (une en fait…) de sexe explicite entre deux femmes.

Les personnages ne m’appartiennent pas je ne fais que les emprunter.

 

Petite dédicace. A ma douce, sans qui je n’aurai pas assez confiance dans la vie. Je t’aime.

 

 

PREMIÈRE FOIS

 

 

CHAPITRE I

 

 

 

            Les journées étaient longues et la marche difficile dans les collines pierreuses du cœur de la Grèce. Elles avaient chaud, elles étaient fatiguées et de méchante humeur.

 

-         «Dis, Xena, on ne pourrait pas s’arrêter un peu, je n’en peux plus…

-         Arrête de geindre, Gabrielle ! Tu voulais me suivre ? » Un petit sourire méchant étira ses lèvres. « Eh bien désormais tu marches et tu me suis ! »

 

Gabrielle allait lancer une réplique bien sentie mais une boule de larmes lui obstrua la gorge. Elle baissa la tête et reprit sa marche.

Depuis les quelques lunes qu’elle avait pris part à la quête de Xena, la vie lui semblait bien différente de ce dont elle avait rêvé. Elle se sentait parfaitement inutile, un poids mort et d’autant plus ces jours derniers. L’endroit n’était pas propice à la chasse et elles se couchaient bien souvent le ventre vide. Xena, si elle en souffrait, n’en montrait rien. Elle était terriblement distante et froide.

 

« Mais moi j’ai faim, j’ai chaud, j’ai mal aux pieds, je veux prendre un bain ! »

 

Gabrielle en était là de ses récriminations, lorsqu’elle entra violemment en collision avec la croupe d’Argo. La jument, surprise, hennit, fit un écart et écrasa le pied de Xena qui marchait à ses côtés. Celle-ci poussa un hurlement de douleur mais Argo ayant retrouvé son habituelle placidité ne bougea pas d’un pouce.

Les chevaux n’ont qu’une vague idée de la douleur causée par un sabot écrasant un pied ; de fait la jument, se sentant un peu déséquilibrée, porta le poids (non négligeable) de son corps sur sa jambe gauche, laquelle aplatit davantage encore le pied déjà meurtri de Xena.

Gabrielle se précipita à la hauteur de la guerrière, sans perdre une miette de la bordée de jurons fleuris que celle-ci débitait à pleine voix en essayant vainement de repousser Argo.

 

- « Attrape la bride ! » lui hurla-t-elle « Et emmène- la plus loin, au lieu de rester les bras ballants ! » 

 

Gabrielle saisit maladroitement la bride et tira de toutes ses forces. La situation semblait vouloir s’envenimer à plaisir, car elle tira si bien et si fort, qu’elle arracha le mors de la bouche de la jument. Argo, rendue furieuse par la perte inopinée d‘une molaire,  partit au petit trot vers une destination indéterminée mais éloignée de cette folle qui se prenait pour un dentiste.

Figée et atterrée, Gabrielle regardait Xena qui se roulait à terre en se tenant le pied droit à deux mains. Elle avait perdu de sa superbe, à se rouler ainsi dans la poussière. Elle poussait des gémissements pitoyables tout en adressant des mots réconfortant à ses orteils.

Un rictus de douleur sur le visage, elle se tourna brusquement vers Gabrielle.

 

            -« Tu a juré ma mort ? Avoue… c’est Arès qui t’a placée sur ma route ? Ou bien tu es la fille de Charon ? Tu me pousses vers le Styx et tu me facilites la traversée ! » La rage avait remplacé la douleur sur son visage.

           

-« Xena, je suis désolée… je ne pensais pas…

            - Ca c’est sûr ! Pour ne pas penser, tu ne penses pas ! » l’interrompit-elle sèchement.

 

Xena essayait de se relever et Gabrielle s’approcha pour l’aider. Une bourrade l’envoya les quatre fers en l’air. Le choc lui fit claquer les dents. Un goût de sang envahit instantanément sa bouche et les larmes roulèrent franchement sur ses joues. La douleur n’en était pas seule responsable. Elle vit Xena clopiner jusqu’à une grosse pierre et retirer délicatement sa botte en marmonnant. Elle se désintéressait complètement de son sort. Gabrielle, mortifiée, cracha un filet de sang dans la poussière et partit à la recherche d’Argo. Elle comptait bien ne pas la trouver !

 

L’atmosphère était plus que tendue, ce soir- là autour du feu.

Gabrielle avait longtemps cherché la jument. En vain, bien entendu. Lorsqu’elle était revenue bredouille, elle avait découvert Xena affûtant tranquillement son épée, le pied droit plongé dans une gamelle remplie d’eau et de feuilles médicinales. Un peu plus loin, se tenait Argo qui mâchouillait paisiblement les mêmes feuilles médicinales.

 

            -« Tu as retrouvé Argo ? » dit-elle bêtement.

            -«  Je l’ai appelée et elle est venue. » répondit Xena sans relever la tête.

            -« C’est gentil de m’avoir prévenue… » ronchonna Gabrielle.

            - « Tu t’es coupée la lèvre ?

            - Oui et la langue aussi.

            - Tiens ! » Xena lui lança un petit sachet. «Si ça marche pour Argo, ça devrait te soulager. »

D’être comparée à la jument ne lui plut pas beaucoup, mais elle ne dit rien. Elles se retrouvèrent bientôt toutes les trois, silencieuses, pansant leurs diverses blessures.

Une bonne journée !

 

Une escarbille sauta sur le genou  de Xena qui la chassa avec impatience.

            -« Tu devrais peut-être songer à rentrer chez toi, Gabrielle. »

Celle-ci retint son souffle.

            -« Tu n’es pas à ta place ici. » poursuivit Xena. « La vie que je mène est dure, souvent dangereuse, tu es trop fragile, - sa voix s’adoucit – trop tendre, trop jeune… Je n’ai plus l’habitude de vivre avec quelqu’un à mes côtés. Si je l’ai jamais eue… Tu as vu que je ne suis ni patiente, ni facile à vivre. Rentre chez toi petite fille.

Cette dernière phrase lui fit l’effet d’une gifle.

 

            -« Comment peux-tu dire ça ? » La voix de Gabrielle  tremblait d’amertume. « J’ai fait une erreur aujourd’hui, d’accord ! Mais qui n’en fait pas ? Tu en profites pour te débarrasser de moi ! » Elle pleurait maintenant. « Je ne partirai pas ! Il faudra que tu me chasses ! »

Elle avançait fièrement le menton.

Xena leva enfin les yeux sur elle et poussa un long soupir.

            -« Ne me tends pas la perche, Gabrielle. Il se pourrait bien que je la saisisse. »

Gabrielle bondit sur ses pieds.

 

            -« Ah vraiment ? Et bien vas-y ! Dis-moi de partir ! Somme-moi de te laisser retourner à ta solitude, de combattre seule tes démons ! » Gabrielle sentait monter en elle une force qu’elle ne se connaissait pas. Elle voulait que Xena voie enfin clairement toutes ses contradictions. « Tu aimes tant que cela la vie que tu mènes ? La solitude ne t’effraie donc jamais ? Moi je sais que tu veux autre chose… »

 

Pendant toute sa tirade, Xena ne l’avait pas quittée des yeux.

            -« Et bien dis-le moi… » murmura-t-elle. « Dis-moi ce que je veux… » Son regard s’était fait très intense.

 Gabrielle, prise de court, ne se sentit pas le courage de mettre des mots sur ses intuitions. Elle se tut et se rassit.

            -« Dors maintenant. »

 

Sous sa mince couverture d’été, Gabrielle grelottait. Le soleil avait tapé fort, elle était épuisée et elle se sentait un peu fiévreuse. Elle avait peur aussi. Bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. Si Xena décidait de la renvoyer, que pourrait-elle y faire ? Elle s’imaginait déjà rentrer chez ses parents qui ne se priveraient pas de fouler aux pieds sa fierté. Non décidément, si Xena ne voulait plus d’elle, elle irait à Athènes pour devenir Vestale !

Sur ces bonnes résolutions, elle s’endormit.

 

Xena, elle, ne dormait pas. Elle observait la jeune barde à la lueur des braises. Ses yeux disaient ce que Gabrielle avait deviné, son corps tremblait à l’unisson mais pour d’autres raisons.

 

 

CHAPITRE II

 

 

            Le lendemain, sur un plateau rocheux où poussaient difficilement quelques oliviers arthritiques et de maigres touffes d’herbes, elles rencontrèrent les premières personnes qu’elles aient vues depuis deux décades.

Un vieil homme et deux jeunes filles surveillaient sept chèvres anorexiques qui n’avaient aucun besoin d’être surveillées.

« Qui pourrait vouloir du mal à un troupeau si laid ? » se demanda Xena.

 

            -« Hé ! Salut vieil homme. Pouvons-nous partager l’ombre de ton arbre et ta conversation, si nous partageons notre déjeuner avec vous ? » proposa la guerrière en avançant vers le chevrier.

            -« Si tu viens en paix, c’est en paix que nous t’accueillerons… » répondit-il, soupçonneux. 

 

Gabrielle sourit de cette formulation et vint s’asseoir sans façon à l’ombre de l’arbre.

 

            -« Nous avons parcouru un long chemin et ma compagne est blessée. » expliqua Gabrielle tandis que Xena démontait avec beaucoup moins de grâce qu’habituellement. Elle jeta un regard torve à Gabrielle qui ne put s’empêcher de sourire.

Xena dessella Argo et la laissa vaquer à ses occupations : chasser les mouches en l’occurrence.

Ils partagèrent du pain qui avait connu des jours meilleurs avec de l’huile d’olive et un délicieux fromage de chèvre.

 

            -« Et bien, quelles sont les dernières nouvelles d’Athènes ? » demanda Xena pendant que l’après-midi s’étirait paresseusement.

 

Elle n’écoutait que d’une oreille les nouvelles, pas très fraîches, d’Athènes que lui contait le vieil homme. Elle regardait Gabrielle qui s’était assoupie en compagnie des deux jeunes filles. Le tableau qu’elles formaient était des plus réjouissant.

 

            -« Dis-moi, tu ne connaîtrais pas un lac ou une rivière dans les environs ? J’aimerais me débarrasser de la poussière de la route. »

            -« Et bien, -le vieillard était tout confus d’avoir été interrompu au beau milieu de son récit de la vie de Bellérophon- si tu prends au Nord tu trouveras une rivière, elle n’est pas très loin. » Il lui indiqua vaguement la direction. « Mais méfie-toi, les lieux sont fréquentés par une bande de sauvages. C’est pourquoi je garde mes filles près de moi. J’ai peur qu’ils veuillent les enlever et… tu vois… »

            -« Oui je vois très bien… » Xena fronça les sourcils.  « Je saurai me défendre s’ils sont là. »

 

Xena tira Gabrielle de son sommeil d’un petit coup de pied dans les côtes. Elle émergea plutôt ronchon.  

 

            -« Pourquoi tu ne me laisses pas dormir ? J’en ai plein les bottes, moi ! Et je n’ai pas de cheval, moi ! Je trottine à côté de toi depuis ce matin ! » Xena sourit.

            -« Un bon bain, ça ne te tente pas ?

            - Je vendrai Argo pour un bain… Aie ! Tu m’as pincée !

            - Tu as dit un gros mot. »

 

 

            -« Xena ?...

            -Oui ? » Elles marchaient en direction de la rivière. Le bruit de l’eau était un vrai régal.

            -« Hier, tu parlais de me renvoyer et aujourd’hui, plus rien. » se lança courageusement la jeune femme.

            -« J’y réfléchis encore Gabrielle, je ne sais pas quoi faire de toi… » Elle lui lança un long regard.  « Et toi, que veux-tu vraiment ? »

            -« Je veux rester avec toi ! » Elle regarda Xena, farouche. « J’y ai bien réfléchi. 

            - Dans ce cas… »

 

La rivière formait un coude à cet endroit, l’eau y était claire et calme. Gabrielle passa inconsciemment la langue sur ses lèvres ; Xena en fût très consciente et se détourna.

 

            -« Vas-y. Je vais voir un peu plus haut si je trouve du poisson. »

 

Gabrielle, déjà à moitié nue, grogna un assentiment sans plus s’occuper de la guerrière. Elle n’avait qu’une hâte : jouer à la Naïade. Xena ne s’attarda pas davantage, la vue était par trop tentante.

Elle décida de ne pas faire preuve de trop de dextérité à la pêche et de laisser le temps à Gabrielle de profiter de son bain. Elle se baignerait plus tard. Seule.

Elle revint vers le campement au soleil couchant, avec trois belles prises. Elle affichait un sourire satisfait.

Ce qu’elle vit  en arrivant, fit s’arrêter son cœur.

Deux hommes tenaient fermement Gabrielle tandis qu’un troisième s’apprêtait…

Xena resta un instant figée d’horreur. Le hurlement de Gabrielle l’aiguillonna. Un voile rouge de folie furieuse s’abattit devant ses yeux. Elle poussa un cri strident qui fit sursauter les assaillants. Xena se précipita.

Elle avait laissé son épée mais elle tenait fermement une dague effilée. Les trois hommes lui faisaient face, elle se jeta sur l’un d’eux, celui qui avait tenu les bras de Gabrielle. D’un coup de pied  au sternum, elle lui coupa le souffle et lui brisa trois côtes. Il s’écroula au sol, la guerrière écrasa sa gorge de son genou et lui transperça le cœur. Un coup précis, porté sans trembler, la mort fut instantanée.

Xena sentit le déplacement d’air tout près de son oreille, l’épée la frappa à l’épaule mais le coup fût porté sans précision. Elle eut à peine conscience de la morsure de l’acier dans sa chair. D’un mouvement vif, elle frappa derrière elle sans se relever. Un cri lui apprit qu’elle avait touché juste. Elle se tourna d’un bond, pour découvrir le second tortionnaire qui essayait vainement  d’arrêter l’hémorragie de son artère fémorale, tranchée au niveau de l’aine. Le sang jaillissait, inondant Xena. Sa mort serait lente mais encore trop douce.

Quant au troisième…

 

            -« Toi, tu vas mourir lentement… et dans la douleur, je te le promets… »

Le violeur eut la vision effrayante d’une démone couverte de sang aux yeux fous.

            -« Je vais goûter ta mort… et je boufferai ton cœur… » Elle grondait comme une louve.

Les sanglots hystériques de Gabrielle perçaient son ventre de pointes acérées.

            -« Par Zeus, je vais te dépecer, ordure ! »

 

Elle avança lentement vers lui, léchant le sang qui coulait  à la commissure de ses lèvres. Le sang des lâches déjà morts.

L’homme, terrorisé, lâcha son épée et se jeta à genoux.

 

            -« Non ! Ne me tue pas ! Je t’en supplie, fais-moi grâce… »

Xena l’attrapa par les cheveux, découvrant sa gorge.

            -« Je crois qu’il est trop tard pour demander grâce… je crois qu’il est temps pour toi, de mourir… »

 

Rien n’aurait pu l’arrêter. Même si sa propre mort devait survenir l’instant suivant.

Elle tira encore sa tête en arrière et d’une torsion violente, lui brisa la nuque. Elle se délecta ensuite, durant un long moment, du spectacle de son agonie. Ce fût long et bon.

Elle traîna les corps à l’écart, les dissimulant sous des buissons, plus pour préserver Gabrielle que par décence. Xena s’approcha de Gabrielle et lui effleura l’épaule. Elle était nue et recroquevillée.

 

            -« Non ! Je vous en prie, laissez-moi…

            - C’est moi, ma douce. » murmura Xena. «Ils ne te feront plus de mal.

            - Xena, -les yeux de Gabrielle étaient flous, éperdus- ils voulaient me… Ils voulaient… » Elle se remit à pleurer.

            -« Je sais… » De voir sa compagne dans un état pareil, fit monter le sang à la tête de la guerrière. S’ils n’avaient pas été déjà morts, elle les aurait tués de nouveau.

            -« Mais c’est fini maintenant. » chuchota-t-elle en prenant Gabrielle dans ses bras. Elle hésitait, mais il fallait qu’elle pose la question. « Dis-moi chérie, ils t’ont fait du mal ? » Elle pria ardemment les dieux.

            -« Non, tu es revenue juste à temps. 

            - C’est ma faute, -ses yeux bleus étaient pleins de remord- je savais qu’il y avait un danger. Le vieil homme me l’avait dit mais j’ai oublié, j’avais l’esprit ailleurs et regarde… S’ils t’avaient prise, je ne me le serais jamais pardonné. » Elle serra le corps tremblant et meurtri de Gabrielle contre son cœur.

 

Xena se releva, tenant toujours la jeune femme contre elle, puis la porta jusqu’à la rivière. Elle entra dans l’eau pour laver le sang de son corps et l’outrage qu’avait subi Gabrielle. La jeune femme tremblait convulsivement dans ses bras aussi ne resta-t-elle que le temps de se débarrasser des souillures.

Xena enveloppa tendrement Gabrielle dans des couvertures, posa sa tête sur le tapis de selle d’Argo et courut chercher du bois pour faire un grand feu.

Elle retrouva Gabrielle assise, le regard pensif. Xena s’arrêta un instant puis reprit sa tâche.

 

            -« Tu te sens mieux ? » demanda-t-elle.

Le feu, énorme, devait se voir jusqu’à Rome.

            -« Oui. Merci Xena. »

 

Silencieuses, elles regardaient le ciel s’assombrir, chacune plongée dans ses pensées. Xena revivait les instants d’horreur où elle avait vu ces brutes qui tenaient la jeune femme. Elle en tremblait encore de rage.

Gabrielle s’était rapprochée d’elle.

 

            -« Xena ? -murmura-t-elle- Qu’as-tu fait à ces hommes ?

            - Je les ai tués. » Elle se tourna vers Gabrielle, le regard étincelant. « Ne me le reproche pas, ne me demande pas non plus si j’y ai pris plaisir, tu n’aimerais pas la réponse. 

            - Tu es blessée, laisse-moi regarder. »

Gabrielle écarta un peu les couvertures qui la couvraient  afin de dégager ses bras. Après avoir enlevé le haut du vêtement de Xena, la barde observa attentivement la plaie profonde de son épaule.

            -« Tu aurais dû me le dire plus tôt, je l’aurai recousue. Maintenant il est trop tard. La plaie est propre mais il faudra surveiller. » Sa main s’attardait sur le bras musclé de Xena. « Je crois que je ne veux pas savoir ce que tu as fait à ces hommes. » Sa main se fit caressante sur l’avant-bras de son amie.

Celle-ci saisit brusquement le poignet de Gabrielle.

            -« Arrête. »

Leurs visages étaient tout proches. Les lèvres entrouvertes, Gabrielle fixait la naissance des seins que révélait la chemise blanche de Xena. Elle se sentait bizarre, son corps était lourd, chaud. Elle ne savait pas très bien ce qu’elle ressentait, mais elle voulait quelque chose.

Elle dégagea son poignet et laissa glisser les couvertures le long de son corps.

Elle entendit le soupir de Xena. Intuitivement, elle sut qu’elle l’avait touchée.

            -« Aide-moi… » souffla-t-elle.

            -« Non… » Cela lui coûtait de dire ça. Gabrielle était si jolie, si proche, elle n’avait qu’à tendre la main pour l’effleurer. Les flammes jetaient des éclats dorés dans ses yeux, elle était belle, fière et elle s’offrait avec tant de candeur…

            -« Je t’en prie Xena… » Une petite larme hésitait au bord de ses cils.

            -« Si je cède, si je te touche, il n’y aura pas de retour et je veux que tu partes Gabrielle. Rentre chez toi, tu es en danger avec moi. Cet après-midi…

            - Quoi ? Tu comptes me protéger en m’éloignant ? Sois honnête Xena, dis-moi que loin de toi, rien de mal ne m’arrivera. »

Xena ne sut que répondre. Gabrielle reprit d’une petite voix tremblante.

            -« J’ai mal tellement j’ai envie que tu me touches. Dis-moi que tu n’as pas envie d’apaiser ce feu qui me brûle le ventre… Tu sais comment faire n’est-ce pas ?

            - Oui je sais.

            - Tu l’as déjà fait.

            - Oui. »

 

Xena abdiqua. Soudain, plus rien n’avait d’importance. Elle luttait depuis des lunes contre son désir, mais maintenant que la jeune barde s’offrait… Elle caressa doucement la joue de Gabrielle en la dévorant des yeux.

           

            -« Dis-moi de quoi tu as envie.

            - Je ne sais pas… » bafouilla la jeune femme.

            -« Moi, je suis sûre que tu le sais très bien. » Un sourire carnassier étira les lèvres de la guerrière. Sa main glissa lentement le long de la gorge de Gabrielle, suivit la ligne gracieuse de son épaule, contourna un sein.

            -« Alors ?... »

Gabrielle respirait difficilement, chaque caresse, si légère soit-elle, déclenchait en elle de longs frissons profonds. C’était une délicieuse torture.

            -« Embrasse-moi…

            - J’y compte bien… et après que veux- tu que je te fasse ?

            - Ah… Xena, c’est un vrai supplice » gémit Gabrielle « fais-moi tout ce que tu veux, mais fais-le ! Maintenant ! Je t’en prie… »

 

Xena allongea fermement la jeune femme sur le sol, elle s’étendit à ses côtés gardant une main posée sur le corps de sa compagne.

            -« Tout ce que je veux ? Vraiment ? » lui chuchota-t-elle à l’oreille.

            -« Oui, oui… je veux tes mains sur moi, partout… »

Xena posa ses lèvres sur la veine du cou de Gabrielle : elle battait follement. Son souffle altéré faisait monter encore davantage le désir de la guerrière.

            -« Regarde-moi. » lui ordonna-t-elle.

Le regard trouble de Gabrielle se tourna vers elle, ses lèvres entrouvertes étaient une invite. Xena prit sa bouche avec délicatesse. Quand sa langue s’enroula autour de celle de sa compagne, Gabrielle laissa échapper un gémissement sourd. Elle cambra instinctivement les reins, cherchant à assouvir son désir.

Xena s’écarta un instant, le temps d’enlever le reste de ses vêtements, puis elle se rallongea auprès de sa compagne. Dans un même mouvement, elle glissa une longue cuisse musclée entre les jambes de la jeune femme qui se mordit la lèvre en gémissant de plaisir.

Son bassin bougeait en mouvement de plus en plus rapide et Xena sentit que sa compagne était au bord de la jouissance.

            -« Non… attends. Laisse- moi te caresser. »

Xena écarta les cuisses de Gabrielle et laissa ses doigts trouver leur chemin. Quand elle toucha la chair tendre, brûlante et moite, elle sentit le sang se précipiter dans ses veines. Pendant que ses doigts trouvaient le point le plus sensible, elle embrassa Gabrielle passionnément. Sa main délaissa un instant le sexe de sa compagne pour caresser ses seins.

            -« Non… non, ne t’arrête pas. Pas maintenant. » supplia Gabrielle.

Elle lui saisit le poignet pour l’accompagner jusqu’à son ventre.

Xena lui obéit volontiers et reprit ses caresses. Elle sentit les ongles de la jeune femme s’enfoncer dans les muscles de son avant-bras.

Son corps était arqué de plaisir et elle balbutiait des mots sans suite. Xena, qui l’observait attentivement, se consumait d’excitation. Elle-même était au bord de l’orgasme.

Elle lui murmura à l’oreille :

            -« Maintenant… viens. Tu es si belle… tu vas me faire jouir rien qu’en te regardant. »

Ses derniers mots eurent raison de Gabrielle qu’une vague de plaisir intense emporta. Des spasmes violents la secouèrent pendant un moment d’éternité. Elle n’aurait su dire si elle avait crié.

Les yeux de Xena étaient noirs de passion, elle tremblait de tout son corps.

 

Gabrielle reprenait lentement ses esprits, allongée de tout son long sur le corps sculptural de Xena. Sa tête reposait entre ses seins, elle entendait très bien son cœur qui battait à tout rompre.

Gabrielle fixait d’un œil gourmand, le téton érigé juste devant ses yeux. Se laissant guider par ses envies, elle le prit dans sa bouche pour l’agacer du bout de la langue. La réaction de Xena fut immédiate : elle se cambra sous elle et glissa ses doigts dans les cheveux de Gabrielle comme pour l’encourager. La jeune femme n’avait certes pas besoin d’encouragements !

Elle ressentait clairement le pouvoir qu’elle détenait désormais sur la farouche guerrière. Elle comptait bien se venger délicieusement des lunes où Xena l’avait fait languir, avant de lui faire enfin l’amour. Gabrielle se hissa sur les mains.

 

            -« Tu es à ma merci maintenant…

            - Oui et bien plus que tu ne crois.

            - Que dois-je faire ?

            - Tout ce que tu as envie de me faire.

            - Je ne sais pas si je saurai…

            - Vraiment ? » répondit Xena, narquoise.

            -« Je vais m’appliquer, tu me diras si je me trompe…

            - Compte sur moi.

 

Finalement Gabrielle apprit très vite. Un peu comme si elle avait toujours su…

 

 

FIN

 

Lorelei

  

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